La fermeture résidentielle: Recompositions urbaines, pratiques et représentations.

Ce blog a pour finalité de présenter mes travaux de recherche et leur avancement au fil des trois années de thèse au sein du laboratoire ART-Dév de l'Université Montpellier III.

Cassandre DEWINTRE, Monitrice allocataire MENRT, Université Montpellier III

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jeudi 10 mai 2012

Une fermeture assumée ? Le cas de la promotion immobilière française


L'analyse des différents discours a permis d'envisager une différenciation très nette entre les représentations et les stratégies commerciales des promoteurs œuvrant en France d'une part et des promoteurs œuvrant au Maroc d'autre part. En effet, la thématique de la fermeture et de la sécurisation d'un ensemble résidentiel n'est pas vécue et abordée dans le discours de la même façon. En France, ce processus de fermeture des espaces d'habiter reste tabou pour la plupart des promoteurs qui n'insistent pas dans les entretiens sur cette notion de frontières physiques mais insistent surtout sur l'esthétique des bâtiments et la préservation du cadre de vie de l'environnement au sein de la résidence. L’apposition de barrières et de portails autour de la résidence est souvent envisagée comme la nécessité de préserver une place de parking ou un espace de verdure au sein d'un espace densément urbanisé. Néanmoins, la plupart de ces promoteurs français déclarent clôturer et ceci depuis le début des années 2000 quasi systématiquement leurs nouveaux programmes, sans forcément se préoccuper des formes résidentielles déjà existantes sur les milieux d'implantation de ceux-ci. 
Lorsque l'on observe les sites de promotion immobilière de ces différents intervenants, on constate que la thématique de la fermeture n'est pas le premier argument de vente pour la plupart des promoteurs. En effet, au prime abord sont abordés les questions de prix, de financement, de qualité de construction et de lieu d'implantation sans que la fermeture soit envisagée. Par ailleurs, lors des entretiens, mais aussi d'événements comme les salons de l'immobilier, la question de la sécurisation peut très vite passer au premier plan des argumentaires de vente. Dans ce contexte et à l'unanimité, les promoteurs communiquent alors auprès du public sur la clôture de leur programme devenue une prestation standardisée et censée répondre à la demande de la clientèle. Cette dualité dans le discours qu'il soit d'une part construit entre le chercheur et le promoteur où le poids de la fermeture sera minimisé ou entre le client et le promoteur où au contraire le discours sécuritaire participera fortement à la construction de l'argumentaire promotionnel, préfigure d'un certain malaise existant autour de cette thématique. 
Dès lors que l'on parle de chiffres, que l'on place les promoteurs dans la réalité du fait accompli, la fermeture est envisagée comme un produit immobilier à succès, facilement commercialisable et idéal pour les investisseurs. Cette facilité à vendre ce type de produit immobilier qui permet aux promoteurs de justifier de la réalité d'une demande de la part des populations, sans que cette demande ait jamais été chiffrée est avérée. En recoupant les différents discours, on perçoit que la standardisation et la banalisation d'un produit immobilier a en quelque sorte imposé la demande car ce produit immobilier s'est vu progressivement idéalisé et promu comme une forme d'habiter pérenne et notamment pour les investisseurs, ce qui a fondé le succès de ces ensembles résidentiels fermés.

Cassandre DEWINTRE, tous droits réservés.

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