La fermeture résidentielle: Recompositions urbaines, pratiques et représentations.

Ce blog a pour finalité de présenter mes travaux de recherche et leur avancement au fil des trois années de thèse au sein du laboratoire ART-Dév de l'Université Montpellier III.

Cassandre DEWINTRE, Monitrice allocataire MENRT, Université Montpellier III

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Objectifs et hypothèses de recherche

- L’objectif d’une recherche sur la fermeture résidentielle et de définir de quelle manière ce processus peut s’inscrire dans sphère de l’urbain. Il s’agira d’appréhender les logiques de diffusion, les formes prises par ce type de bâti ou bien encore, tout particulièrement concernant les résidents, les modes d’habiter attenant au phénomène à l’échelle locale afin de replacer notre étude au niveau global.


- En ce sens, l’hypothèse forte de ce travail de recherche est avant tout l’idée d’une mondialisation de la fermeture résidentielle dont les formes s’adaptent aux différents contextes sociaux, économiques, culturels et politiques locaux. Ainsi, la
mondialisation d’un tel phénomène conduit à la diversification des significations et des formes d’habiter portées par des mobilités, des pratiques et des représentations sociales et spatiales qui se multiplient et ne sont plus forcement homogènes. L’hypothèse de la diversification est apparue évidente au fil des différentes lectures sur le thème de la fermeture résidentielle et par le biais d’une observation directe du phénomène sur le territoire d’étude de M1 et de M2, à savoir l’agglomération montpelliéraine. Ainsi, il a été possible d’établir plusieurs hypothèses en partant de cet axe principal et tout d’abord concernant les effets de territoire, la localisation des ensembles résidentiels clos. Il a donc été question d’envisager une diversification du produit immobilier fermé de par les différentes formes présentes et les différents processus de fermeture ainsi qu’une diversification des catégories sociales, pratiques, attentes ou représentations. Dans ce schéma, nous sommes donc parti d’une complexification du phénomène de fermeture résidentielle en sortant d’un concept globalisant pour s’attacher à définir l’existence potentielle de formes et de localisations de ce bâti diversifiées, ainsi que les espaces vécus des populations résidentes. Du global au local, il faudra monter toutes les facettes d’un phénomène.

- Il s’agira d’appréhender ce phénomène comme une manifestation des changements économiques, politiques, sociaux, culturels et urbains renvoyant certes à des changements globaux, mais qui s’inscrivent d’une manière bien spécifique dans les contextes sociétaux et les territoires locaux. Cette approche apparaît novatrice concernant l’étude de la fermeture résidentielle car l’objectif de la recherche est de faire ressortir l’ensemble des formes prises par les enclaves résidentielles fermées en évitant les écueils que constituent les renvois systématiques au modèle de la gated communities et au principe de recherche d’entre soi des populations résidentes donc en évitant toute généralisation d’un processus.

- Dans ce travail de recherche, il conviendra donc d’analyser la fermeture résidentielle en mettant en avant les effets de territoire via l’analyse des logiques de diffusion ainsi que via l’appréhension de la médiatisation y étant associée pour ensuite traiter de la variation des formes et des niveaux de fermeture résidentielle que l’on pourra retrouver. Le recensement minutieux des localisations de ces ensembles résidentiels fermés et l’analyse approfondie des logiques de développement du phénomène permettra de capter les différentes recompositions urbaines, la diversité des trajectoires et mobilités résidentielles des habitants, leurs statuts via l’appréhension de leurs différents niveaux socio-économiques ou encore les pratiques, représentations ou attentes suscitées par ces nouveaux espaces de vie.

- Mais outre l’attachement à l’étude des populations et de leurs trajectoires résidentielles, il conviendra de comprendre le positionnement des élus, des techniciens, et plus globalement de l’ensemble des acteurs de l’aménagement du territoire présents au sein des collectivités ou des intercommunalités, dans la prise en compte ainsi que le développement du processus de fermeture résidentielle sur leurs territoires. En ce sens, il sera question de traiter de l’influence du discours politique sur le phénomène à travers les différentes lois mises en place par les politiques de la ville, la portée du discours de ces mêmes acteurs aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’échelle locale De plus, afin d’éviter toutes lacune et d’envisager toute la complexité du phénomène, ces analyses seront conduites en considérant une troisième catégorie d’acteurs centraux dans le contexte de notre étude : les promoteurs immobiliers privés. Il sera donc impératif de tenter de définir leur rôle dans la propagation du processus de fermeture résidentielle. Enfin, pour clore les hypothèses concernant le poids, les effets du discours, il n’est guère envisageable de laisser de côté la sphère médiatique. En effet, et particulièrement depuis les années 90, les médias ont joué un grand rôle dans la relégation d’informations participant à l’utopie de la ville sécuritaire. Il est donc important de s’interroger sur le poids de ces discours sur le succès du marché immobilier de la fermeture et les modes d’habiter des populations.